Un Ronin pas commun
Un jour, alors je m’entraînais dans la forêt de Islandiana, près du mur du bout du monde pour gagner en puissance et en agilité, et ayant quelques lacunes en rapidité de frappe, je me forçais à m’attaquer à des monstres possédant les qualités à mon entraînement. J’avais demandé à ce que personne ne m’accompagne pour pouvoir me concentrer à fond sur mon épreuve. Cela faisait déjà quelques heures que je combattais quand un homme surgit de nulle part.
Il se tenait droit, face a moi et main sur le fourreau, près à attaquer au moindre de mes mouvements. Il portait des guenilles, qui à la base devaient être blanche, ou d’une couleur claire. Mais ses vêtements étaient fort usés et dans un tel état de crasse que l’on aurait presque dit un sans abris. Son col de veste remontait jusqu'à son nez, et avec son chapeau pointu en paille sur la tête, qui lui cachait l’autre partie de son visage, il ne laissait apparaître que ses yeux sombre, noir. Sa posture et ses yeux en disaient long sur lui et son expérience au combat.
En une fraction de seconde il se trouvait derrière moi, la lame sortie et prêt à me frapper. J’eu à peine le temps de tendre mon arme pour me protéger que son coup qui avait frappé ma lame s’arrêta au ras de mon visage. Il recula de quelques pas et me nargua. « Tu est moins lent qu’à 1ère vue, voyons un peu ce que tu as dans le bide !! ». Un autre assaut aussi rapide que le premier me parvint ainsi que de nombreux par la suite. Dans un 1er temps je n’essayais que de me défendre car je n’avais guère le temps de faire autre chose. Cela me permettait d’analiser sa technique de combat, enfin ce que j’arrivais à en voir. Après quelques courtes minutes qui me parurent une éternité, il se stoppa. Après la quantité de coup qu’il avait administré et les multiples petites plaies qu’il avait réussi à me porter, il n’était même pas essoufflé, tandis que moi, je transpirais et soufflait comme après un sprint. D’après le peu que j’avais eu le temps d’analyser, il ne cherchais pas à me tuer, car il ne visait pas mes organes vitaux. « Mais… que me veux tu ...? Arrivais – je à lui sortir entre deux souffles.
- M’amuser, trouver quelqu'un qui vaut la peine de m’affronter… je m’ennuie, et je t’ai choisi !
- Je ne te connais même pas, tu ne sais même pas ce que je fais ici et tu m’attaques sans raison ?
- Et ces monstres que tu tues, leur as-tu demandé leur avis ? Non, et bien moi c’est pareil, tu es ma cible du jour, bat toi, ou meurs !
Att… » Je n’avais même pas eu le temps de finir mon mot qu’il était déjà sur moi en reprenant ses attaques à répétitions. Seul petit changement, j’arrivais à lui porter quelques coups offensifs, contrairement au début et le combat s’équilibrait un peu. Après plusieurs minutes, on devinait ses kata au sabre et cela devenait un peu plus aisé pour anticiper ses coups, un mouvement d’épée envoyé au niveau de mon cou me permis de me baisser à temps et lui administrer un coup de tête dans le thorax en me relevant. Cette attaque le déstabilisa une fraction de seconde et j’en profitais pour tenter de prendre le dessus « Tu m’a l’air plus habile sans ton arme qu’avec, je me trompe ?! Intervint le jeune homme.
- Je fais avec les moyens du bord sire, dis-je avec un petit sourire en coin. »
Après cette phrase que j’aurais mieux fait de garder pour moi, il para un de mes coups et propulsa un coup de genou magistral dans mon ventre.
J’eu juste le temps de reculer pour éviter un coup d’épée qui me coupa une petite mèche de cheveux. Après m’être un peu écarté non sans difficulté de mon agresseur, je tentais de reprendre mon souffle. Il me regardait en rigolant et attendais que je me remette.
A peine ma respiration retrouvée, il se rejeta sur moi et m’envoya des coups toujours aussi rapides alors que je faiblissais de minute en minute.
Après plusieurs entailles et mes forces poussée à l’extrême, mon adversaire releva la tête pour regarder le soleil qui atteignais le zénith de l’horizon, il se recula, rangea son arme dans son fourreau et me lança avant de disparaître : « Tu a été une très bonne distraction, on remettra ça plus tard hein ?? ». Avant que je n’eusse pu dire un mot, il disparu. Restant sur mes gardes je m’étais dirigé vers un petit bosquet qui m’avait l’air d’être sûr. Au moment de ranger mon épée, mes forces me lâchèrent et je m’écroulais de tout mon poids par terre, inconscient.
Quand mes paupières s’ouvrèrent, L’homme était assis sur un gros caillou pas très loin de moi. Surpris je fis un bond en arrière et cherchais mon arme ! « En plus d’être mauvais combattant, tu ronfle!... Et si je voulais te tuer, je l’aurais fait depuis longtemps… ». En se relevant il me lança ma lame que je rattrapais et tenais fermement dans mes mains.
« Que me veux-tu ?
- Ben je t’ai dit qu’on remettrait notre combat à plus tard, donc je ne veux pas que tu meures !
- Qui est tu ?
- Heu… appelle moi le Ronin, ça suffira, me dit-il en ayant l’air amusé.
- Pourquoi m’as-tu affronté sans raison ?
- Je m’ennuyais, je t’ai vu, hé puis voila quoi !
- Et qu’est ce que tu faisais dans cette forêt ? continuais –je.
- Heu c’est fini cet interrogatoire là ? La même chose que toi ! Maintenant si tu veux que je t’ôte la vie tout de suite continue à me questionner. ».
Après avoir échangé un regard de plusieurs secondes, un fou rire nous pris et nous nous sommes assis l’un à côté de l’autre. Nous avons pu engager un vrai dialogue et j’appris que c’était un jeune homme qui vivait de petites missions et qu’il avait de l’expérience dans le combat, en tout cas beaucoup plus que moi. Une fois après lui avoir expliqué ma situation, il me nargua encore :
« Mouais un fils à papa… Ca explique pourquoi tu te bas aussi mal…
- Tu as toujours les mots pour faire plaisir toi !
- Toujours… c’est ma plus grande qualité. D’ailleurs maintenant que je connais ton histoire et tes ambitions, je vais te suivre dans tes périples ! Je sens qu’on va bien se marrer !!
- Attends, qui te dit que je vais t’accepter, je te rappelle que tu as essayé de me tuer !
- Mais non, je voulais juste te tester avant de te suivre !
- Tu ne savais même pas qui j’étais !!
- Roooo les fils à papa se plaignent tout le temps comme ça ? Ou je suis tombé sur le plus couineur ?
- Tu vas tâter de ma la… AIE, hurlais-je lorsqu’il appuya sur un endroit qui me faisait atrocement mal.
- Tu ne tiendrais même pas une minute, affirma t’il en faisant la moue, calmes-toi jusqu'à ce qu’on soit arrivé à… c’est quoi déjà le nom de ton patelin ?
- Teran, lui répondais-je l’air boudeur.
- Bon c’n’est pas tout mais si je te suis, va falloir parler rémunération… Disons 70/30 ?
- Heu… ouais 30% … si c’est de mon salaire, même pas en rêve.
- Haha non je parlais du butin, et c’est 30% pour toi !!
- Mais tu es fou !! et les autres qu’est-ce qu’ils vont dire ?
- Ben il suffira de rien leur dire… » Et tout deux prenaient la route pour Teran en se chamaillant comme des enfants…
Ven 14 Nov - 20:40
