Chapitre 5
« la trahison »
D’abord elle fut émerveillé, puis se sentiment se changea en trahison, oui, elle se sentit trahit. Ce loup qui avait dormi dans son lit, qu’elle avait nourrit, caresser … était cet homme ! Elle se sentit mal à l’aise.
Lâchez moi ! fût la seule chose qui pu sortir de sa bouche. Ne sachant que faire, Vassilij lui obéit. Il comprenait son geste, son sentiment d’effroi.
Amy je suis désolé, je ne voulais pas t’effrayer. Je ne pouvais plus garder ce secret. Je voulais le partager avec toi. C’est la première fois que ça m’arrive ! Tu étais tellement douce avec moi. Tu ne me craignais pas, tu me parlais de tout et de rien, tu me parlais de tes sentiments … Tu me faisais partager de tels moments de bonheur !
Amy restée muette, elle voulait parler, mais que dire ?
-Amy parle moi, je t’en prie ! Je sais que j’ai abusé de ta confiance … Mais plus je m’approchais de toi, et plus mes sentiments grandissaient pour toi ! Je voulais te dire mon secret à plusieurs reprises, mais j’avais peur de ce que tu penserais de moi ! Et cette peur me gagne en ce moment même ! Parle moi je t’en supplie …
-Tu as joué avec mes sentiments ! Tu savais que j’étais vulnérable !
-Je suis désolé Amy. Je ne voulais pas te faire de mal, et pourtant c’est bien ce que j’ai fais.
Il s’approcha d’elle, mais elle recula.
-Je ne peux pas.
Amy s’enfuit en courant. Ce soir là, elle fit ses valises et retourna dans son village.
Chapitre 6
« La nouvelle venue »
Depuis qu’elle est partie, Amy ne cesse de penser à cette journée, à ce qui s’était passé. Son visage la hante chaque nuit. Elle essaye d’oublié, mais en vain. Dans ses rêves elle aperçoit une biche blanche qui la conduit au cœur de la forêt, mais une fois au centre, Amy se réveille.
Vassilij rêve chaque nuit d’elle. Il se demande à chaque fois comment il aurait dû faire, et ce qu’il a fait de mal. A chaque levé de soleil, il espère la revoir se réinstaller dans cette maison, et à chaque fois, c’est le silence. Les soirées auprès de sa tendre Amy lui manque, ainsi que les moments de bonheurs partagés avec elle.
Un soir, alors qu’elle préparait ses affaires pour partir dans un autre pays afin d’oublier cette histoire, quelqu’un frappa à la porte. A son grand étonnement, Amy se retrouva face à une femme magnifique aux longs cheveux blonds, et aux yeux dorés qu’elle avait légués à son fils. C’était la biche blanque de ses rêves.
-Bonsoir Amy. J’espère que je ne vous dérange pas.
-Entrez, je vous en prie.
-Je n’étais pas sûre d’être la bienvenue, remarqua la mère de Vassilij en pénétrant dans l’appartement. Après tout, mon fils s’est conduit comme un imbécile … J’ai bien cru comprendre que vous partiez. Je suis désolée que mon fils vous ait fait du mal. Lorsque je l’ai appris, j’ai failli lui mettre une bonne paire de gifles !
Amy ne put s’empêcher de sourire, amusée par le brusque changement d’humeur. Les yeux des deux femmes se croisèrent et, à la profonde stupeur d’Amy, ceux d’Arianna se remplirent de larmes.
-Je suis désolée, murmura-t-elle. Je ne voulais pas regarder mais je n’ai pu m’en empêcher … Vous l’aimez toujours n’est–ce pas ?
-Cela ne change rien, répondit Amy en faisant mine de se détourner.
Mais Arianna lui saisit les mains et les serra dans les siennes.
-Au contraire, s’exclama–t–elle, cela change tout ! L’amour est la chose la plus importante au monde. Vous êtes assez sage pour le savoir. Vous savez, lui aussi souffre, Amy.
-Arianna …
-C’est votre décision et elle n’appartient qu’à vous. Mais je tenais à ce que vous le sachiez. Vous lui manquez énormément.
-Mais il ne m’aime pas.
-Si tel était le cas, il n’aurait pas commis autant d’erreurs, croyez–moi ! Je le connais bien, Amy. Son cœur est à vous si vous le voulez vraiment.
-Vous me demandez donc d’aller vers lui ?
-Je vous demande juste d’écouter votre cœur. Rien de plus, rien de moins. Et ainsi vous pourriez aussi découvrir que la magie vie aussi en vous !
-Je l’aime encore, avoua–t–elle. Je crois que je l’aimerais toujours. Je crois qu’une partie de moi l’a su dès l’instant où je l’ai rencontré. Je lui ai offert mon cœur.
-Et il en aurait pris soin comme il le devait s’il n’avait pas eu aussi peur.
-Il ne me fait pas confiance.
-Non, Amy. C’est à lui-même qu’il ne fait pas confiance.
Cette fois, la jeune femme hésita longuement avant de parler.
-S’il m’aime, déclara–t–elle en regardant Arianna droit dans les yeux, il faudra qu’il me le dise.
Arianna sourit, les yeux brillant de joie.
-C’est juste, Amy. Alors vous êtes décidée à aller le trouver ?
-Oui, soupira la jeune femme. Mais je vais avoir besoin de votre aide pour cela …
Chapitre 7
« Les retrouvailles»
Le loup filait plus vite que le vent à travers les bois. La lune n’était qu’un pâle croissant dans le ciel étoilé mais ses yeux étaient perçants et la lumière incertaine qu’elle lui offrait lui suffisait amplement à se repérer dans cet environnement qu’il connaissait presque aussi bien que lui–même.
Son cœur était aussi lourd que son pas était léger. Il ne dormait quasiment plus, passant des nuits entières à courir dans la forêt pour échapper à ses propres rêves. Car, dans ceux-ci, c’était elle qu’il voyait.
Atteignant les falaises, il s’arrêta enfin et leva les yeux vers le ciel pour émettre un hurlement de détresse. Il appelait sa compagne sans espoir de la voir revenir. Il pleurait celle qu’il avait perdue à jamais.
Ces soir-là, un murmure presque indistinct lui revenait comme un écho douloureux.
L’amour attend …
Il gronda, défiant le vent qui se moquait de lui. Mais celui-ci portait sur ses ailes une odeur tragiquement familière qu’il reconnut aussitôt.
Amy.
Etait-il en train de rêver ? La fatigue avait-elle eu raison de ses sens, provoquant de cruelles hallucinations au sein de son esprit fiévreux ?
L’amour attend …
Cette fois, il distingua une lueur encore lointaine. Pressant le pas il s’élança dans la direction du cercle de pierre. Et comme il l’atteignait enfin, il s’immobilisa brusquement, contemplant sans y croire la silhouette qui se trouvait en son centre.
Elle portait une longue robe noire et ses cheveux détachés flottaient sur ses épaules nues qui paraissaient plus blanches encore contre le tissu. Elle se tenait droite auprès du feu qu’elle avait allumé au moyen de sa magie et elle lui souriait.
-Tu as besoin que je te gratte derrière les oreilles, Vassilij ? lui demanda–t–elle, moqueuse.
Elle vit un éclair de colère passer dans les yeux dorés de l’animal mais ne se départit pas de son sourire. Le loup se fit alors homme et s’approcha du cercle.
-Tu es partie sans même laisser un mot, lui dit-il, accusateur.
-J’ai pensé qu’il y en avait eu bien assez entre nous.
Vassilij brûlait de la toucher mais il n’osait le faire, réalisant combien elle avait changé au cours de ces derniers jours, combien elle était devenue forte.
-Je veux que tu reviennes ! s’exclama–t–il sans même prendre le temps de réfléchir.
-Pour quoi faire ? demanda–t–elle en haussant un sourcil dubitatif.
Nerveusement, il passa une main dans ses cheveux, comprenant qu’elle ne se contenterait pas de faux-semblants.
-Je veux que tu sois à mes côtés, déclara–t–il.
-Ce n’est pas aussi simple que cela Vassilij.
Il retint un juron et serra les dents. Le contrôle qu’il exerçait sur lui-même ne tenait plus qu’à un fil mais il était toujours là.
-Très bien soupira–t–il. Je t’ai fait du mal et j’en suis désolé. Ce n’était pas mon intention mais je te présente mes excuses.
-Crois-tu que cela suffise ? Penses-tu vraiment que je vais te tomber dans les bras simplement parce que tu t’excuse ?
Il fut blessé par la dureté du ton qu’elle avait employé. Mais n’était-ce pas ce qu’il méritait ?
-Que veux-tu que je te dise ? J’ai commis une erreur. De nombreuses erreurs, même.
Elle se détourna tristement mais il se précipita à sa suite sans réfléchir.
-Ne pars pas ! Ne m’abandonne pas de nouveau, la supplia-t-il . Sais-tu seulement ce que j’ai ressenti lorsque je suis venu te trouver le lendemain de notre dispute et que j’ai découvert que tu avais disparu ? J’ai voulu partir à ta poursuite, te ramener de force auprès de moi, te dire combien j’avais besoin de toi …
-Mais tu ne l’as pas fait, objecta-t-elle.
-Non, répondit-il en la regardant droit dans les yeux. Parce que j’ai compris que tu avais raison. Tu comptes énormément pour moi.
-Je compte pour toi ? répéta-t-elle. Si c’est tout ce que tu as à m’offrir …
-Je t’aime ! s’exclama-t-il, brusquement terrifié à l’idée qu’elle pourrait disparaître de nouveau. Bon sang, Amy, tu sais bien que je t’aime !
-Comment veux-tu que je le sache si tu ne me le dis pas ? articula-t-elle d’une voix enrouée par l’émotion.
-Tu prétends que je t’ai trompée et tu as peut-être raison. Lorsque je suis venu te voir sous la forme d’un loup, c’était pour te réconforter et t’offrir mon amitié.
Lorsqu’il s’approcha d’elle, Amy réalisa qu’elle était parcourue d’irrépressibles frissons. S’immobilisant alors à quelques centimètres de la jeune femme, Vassilij s’agenouilla pour la première fois de sa vie.
-Ce que je voyais en toi, c’était une femme au cœur tendre, trop tendre parfois pour penser à elle-même. Tu es la femme que je désire, celle que j’aime. J’ai besoin de toi, Amy. Sans toi, je ne suis plus que l’ombre de moi-même. Alors je te supplie à genoux de revenir auprès de moi.
Trop émue pour pouvoir articuler le moindre mot, la jeune femme se contenta de le regarder d’un air éperdu.
- Je t’aime Amy.
- Moi aussi je t’aime, murmura-t-elle en s’agenouillant en face de lui.
Agenouillés au milieu du cercle de pierre au fond des bois silencieux, ils formaient un bien étrange tableau qu’observaient de loin une biche blanche et un hibou au plumage argenté.
L’amour était au rendez-vous.
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