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 La femme en rouge

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Karshan
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Karshan


Masculin Nombre de messages : 607
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Localisation : Au plus profond des montagnes de Harroka.
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Loisirs : Délivrer pour l'or le donjon Azahung des monstres sanguinaires.
Date d'inscription : 11/11/2007

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MessageSujet: La femme en rouge   La femme en rouge Icon_minitimeDim 16 Nov - 20:13

Un autre RP que je n'ai pas relu, mais je dois partir vite. A la semaine prochaine !



Les derniers rayons du Soleil filtraient à travers les vitraux de la haute voûte de la bibliothèque. Le génie de l'architecte voulait qu'à cette heure, la moitié de la grande salle soit éclairée par la lumière du jour mourant, tandis que l'autre était plongée dans la pénombre nocturne.

A droite, les vitraux représentant des divinités louées par les hommes afin qu'ils vivent dans la paix et dans la joie étaient gorgées de la lueur dorée du Soleil couchant : entre autres, Danava et sa couronne de lauriers, déesse de la Nature. Fulrullia aux cheveux de flammes, maîtresse de la pluie, l'eau du ciel, et du feu à la douce chaleur. Brastos et sa lyre, dieu de la fête et de la musique. Donblas, dieu de la (dite) Justice, curieusement armé d’une épée à deux mains scintillant d’un blanc éclatant. Aariba, déesse de la (soi-disant) Concorde, arborant non moins étrangement un poignard et une coupe en or.

A gauche, dans la semi-obscurité, l'idole des êtres malfaisants et corrompus, Démonio, contemplait sombrement la vaste pièce. A ses côtés, hésitant entre la lumière et l'obscurité, trois dieux dont la tâche consistait à accomplir un mal pour un bien aux êtres du monde de Vesperae : Dranig, dieu de la Foudre et son casque des Vents. Narthe en armure, déesse de la Guerre, louée par les bons soldats de l'armée royale autant que par les envahisseurs barbares de la sombre époque du roi Roland Ier. Entre eux, Vanilius au visage encapuchonné, dieu redouté, mais juste, dont le rôle était de juger et de guider les âmes des morts dans l'autre monde.

A l'extrémité de la bibliothèque, passant au milieu des vitraux des divinités, deux longs escaliers recouverts d'un tapis rouge luxueux montaient de manière parfaitement symétrique, décrivant un arc-de-cercle, jusqu'à une massive double-porte de chêne menant aux quartiers extérieurs.

La double-porte s'ouvrit dans un léger grincement. La femme encore présente dans la pièce leva les yeux sur les arrivants.

Deux hommes se tenaient sur le seuil. Leur tunique portait un symbole qu'elle identifia immédiatement : le C transpercé verticalement d'une épée. Ces hommes étaient membres de l'Eglise de Catharsis, dévouée au dieu Vanilius.

Les hommes d’église empruntèrent chacun un escalier différent, dans un mouvement parfaitement coordonné, et entreprirent de descendre les marches à pas d’une lenteur extrême.

Le Jour et la Nuit. L’Ombre et la Lumière. Une aura de sombre bénédiction, de noire clarté, de pénombre lumineuse, les entourait tous deux sans que l’on pût déterminer ce qui dominait en eux, de la foi ou de la passion.

Descendant par l’escalier plongé dans la demi-noirceur, Il symbolisait la Nuit. Une longue chevelure blanche ondulant à chacun de ses pas sur sa peau d’ivoire, tout de noir vêtu et armé d’une large faux recourbée, son doux visage était impénétrable. Miroir de l’eau, essence même de la pureté, son ton envoûtant se répercuta en un écho à la fois glacial, et pourtant si agréable, le long des hautes voûtes.

« Ave, filiae meum. Mon nom est Voxifera, saint homme et confesseur de l’Eglise de Catharsis ».

A l’opposé, Il représentait la chaude lumière du Jour. De longs cheveux blonds comme les blés tombant sur ses épaules musclées, une tunique d’un rouge vif et rassurant, les traits légèrement pincés en une expression amusée, il avançait sous l’éclat orangé du crépuscule, devant les icônes sacrées des dieux bienveillants. Reflet de la vie, source d’allégresse, sa voix était haute et enjouée lorsqu’il prit la parole.

« Bonjour, ma fille. Je suis le Père Labryan, le Saint des Saint de l’Eglise de Catharsis, chargé de l’éducation des templiers de notre Dieu, le grand Vanilius. Je suis en outre moi-même un guerrier, et ma tâche est la purification des âmes corrompues pour le salut de Vesperae ».

L’étrange duo de prêtres s’acheminait dans une démarche coordonnée vers le bas des escaliers, décrivant une ample courbe. A la vue de ces deux frères, la Vie la Mort, concordant Lumière et Ténèbres dans un mariage parfait, le cœur de la femme fit un bond dans sa poitrine.

« Les gardes ne m’ont pas fait part de votre visite, mes Pères, lança-t-elle respectueusement. Savent-ils que vous êtes ici ?
-Ils le savent, n’ayez crainte, charmante demoiselle, répondit le Père Labryan avec son éternel sourire.
-Ou devrais-je dire… Ils le savaient », corrigea le Père Voxifera.

Le prêtre ténébreux brandit sa faux, dont le rouge du sang s’écoulait goutte à goutte.

« Quel genre d’honnête mortelle prendrait la précaution de s’entourer de gardes pour se rendre à la bibliothèque, frère Labryan ? s’enquit Voxifera de sa voix doucereuse et froide.
-Une guerrière dont la seule culture viendrait des livres et non de l’expérience de la vie ni du combat, frère Voxifera.
-Quelle belle protection… Les membres de ce clan sont tous les uns à l’image des autres… Cela me fait de la peine… Pas à vous, Sanctum Sanctorum ?
-Oui… C’est pourquoi il est urgent d’accomplir notre noble mission… In Nomine Vanilii ! ».

Le Jour et la Nuit se rejoignirent au pied des escaliers, et, gracieusement, la faux de l’Ombre s’entrecoupa avec l’imposante épée de la Lumière pour former le blason de Catharsis, le C barré d’une lame, duquel coulait le liquide carmin.

La femme, en robe de soie bleu roi, recula, acculée contre une étagère. Elle était prise au piège.

« Vous… Vous êtes…
-En mission pour notre saint Père, le grand Vanilius, le seul dieu qui ne soit pas hypocrite envers lui-même, jolie demoiselle, répondit le Père Labryan.
-Si l’on excepte toutefois la grande Narthe, dont la lame ne saurait répandre le mensonge, rectifia le Père Voxifera.
-Pourquoi en voulez-vous à moi ? Répondez ! ».

Une poigne d’acier se resserra sur son avant-bras. Sans dire un mot, le prêtre à la chevelure blonde abattit la main sur sa nuque, l’assommant sur le coup.

« In Nomine Vanilii… Frère Voxifera, emmenons-la au lieu prévu.
-Quelle tâche ridicule… Je compte sur vous pour la porter, frère Labryan. Il est hors de question que je porte atteinte ma pureté en touchant à l’un de ces vils êtres inférieurs ».



***



Une gifle lui fit reprendre conscience. Elle était étendue sur un sol boueux et humide. Une brume épaisse flottait près du sol. La femme ne pouvait que distinguer deux silhouettes vagues.

Un raclement rauque la fit bondir sur ses pieds. Aussitôt, la voix glaciale dans son dos la figea sur place.

« Inutile de vous préciser la raison de votre présence en ce lieu où reposent bien des hommes de valeur, filiae nostrae. Vous aurez bientôt l’occasion de les voir de très près… ».

Le sang lui battit les tempes, menaçant de faire exploser son crâne…

Un tombeau béant se tenait devant elle. La pierre tombale était usée, le nom effacé par le temps et les intempéries… Prête à être replacée sur la fosse.

« Oui… Vous fûtes incapables, membres de votre petit clan de pseudo-guerriers, de faire face aux problèmes concernant vos propres disciples… Voyez-vous, le jeune Dilate a osé douter de nous… Vos gardes également… Il ne suffit pas d’arborer un titre pour être bon et respectable, savez-vous ? Voyons donc comment vous saurez vous débrouillez avec vous-même, en tête à tête ».

Un cri s’étouffa dans la gorge de la femme. Le Père Labryan, sans mot dire, l’entraîna de force vers la tombe ouverte sans qu’elle pût résister.

Le confesseur, savourant la peur dans ses yeux, poursuivit.

« Vous nous avez défiés… Vous avez provoqué les divinités que nous représentons, nous, de saints hommes d’église. Aussi paierez-vous pour le petit Dilate, que vous remercierez très bientôt dans l’Au-Delà… Par le sang et l’épée… PER FAS ET NEFAS ! ».

Le Père Voxifera hurla ses derniers mots, en proie à une folie naissante. Le corps de la femme bascula dans l’obscurité. Elle tomba sur un tas de terre, sa belle robe bleue n’étant à présent plus qu’une pauvre loque couverte de boue. Levant la tête au bruit du frottement de la pierre au-dessus d’elle, elle ne put qu’avoir la vision fugitive du visage souriant d’un homme blond qui replaçait la pierre tombale, la plongeant dans le noir le plus total.

Une panique sans mélange s’empara d’elle. Hurlant, gesticulant, de chaudes larmes de terreur et de tristesse coulant sur son visage, elle gratta frénétiquement les surfaces terreuses de sa prison. Ainsi allait-elle finir… Quelle ironie…

Elle marcha sur un objet dur. En le ramassant, elle s’aperçut qu’il s’agissait d’une lourde épée à deux mains, ayant appartenu sans doute au guerrier enterré là, qu’elle souleva avec peine. La peur décuplant ses forces, elle sonda les murs de la fosse, bien plus large qu’elle ne l’aurait cru.

Un passage s’offrait à elle. Reprenant espoir, elle s’y engagea.

Un craquement retentit sous ses pieds. Un autre. Encore un. Elle réalisa avec horreur qu’elle marchait sur les restes d’anciens squelettes… Cette tombe leur était-elle destinée, où étaient-ce d’autres victimes des prêtres fanatiques ?

Une angoisse terrible lui garrotta le cœur. Sa marche s’accéléra, son souffle devint saccadé.

Un bruit de respiration… Partout, autour d’elle… Des sons de pas… Des grattements derrière les murs…

La nausée la gagna. La panique était à son comble, mais elle refusait de crier. Tel était le dernier courage d’une condamnée.

« Hihihi ! ».

La femme écarquillant les yeux, scrutant la pénombre. Celle-ci était totale.

Ses mains devinrent moites.

Elle prit la fuite à l’aveuglette.

Les raclements et grattements se rapprochaient, de plus en plus intenses, omniprésents…

Une puanteur insoutenable l’entourait… Elle laissa choir son épée piteusement sur la terre… Des sanglots la secouèrent. Comment en était-elle arrivée là ? C’était un cauchemar. Les gens pouvaient-ils être véritablement si cruels ?

« Hihihi ! ».

La femme n’avait plus la force de lutter.

Un long hurlement strident, à réveiller les morts, retentit subitement dans la tombe…

Un hurlement, tout aussi profond, lui répondit… Celui de la femme.

Un goût amer emplissait sa bouche. Elle ne comprenait pas…

Un liquide chaud s’échappa entre ses lèvres, coupant court à son cri. Le liquide couvrit abondamment le col de sa robe, et ses forces la quittèrent.

La femme tomba au sol, figée, face contre terre. S’abandonnant peu à peu à la folie, son ouïe se brouilla, et, emportant avec elle l’incompréhension la plus totale, elle sombra lentement dans un monde nouveau, où jamais plus la peur ni le mal elle ne connaîtrait.
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