Karshan Apprenti fllodeur
Nombre de messages : 607 Age : 34 Localisation : Au plus profond des montagnes de Harroka. Guilde : Zorz*Corps Loisirs : Délivrer pour l'or le donjon Azahung des monstres sanguinaires. Date d'inscription : 11/11/2007
| Sujet: Catoblépas Mar 26 Aoû - 19:54 | |
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Ab Irato...
Par colère...
Le sang battait contre mes tempes, ma vue devenait floue et mon crâne menaçait d'exploser à chacun de mes pas durant cette course effrénée. Elle était là, il y a quelques instants. Où était passée l'ombre de ce voyageur imprudent que je chassais ? Etait-ce la panique la plus totale qui l'avait poussée à s'aventurer aussi loin dans cette forêt morne et inhospitalière, ou savait-elle précisément où elle se dirigeait ?
La nuit venait de tomber... Ou n'était-ce qu'une impression due à l'étrangeté de ce lieu inconnu ? Jamais je ne m'étais rendu au-delà des terres inconnues et depuis longtemps oubliées qui s'étendaient autour de ce bois mystérieux. Où étais-je arrivé ? Mon voyage trouvait-il son terme ici ?... Et ma misérable vie de vagabond errant dans les bois, à la recherche de peine et de dévastation, mon âme désormais maudite et condamnée allaient-elles enfin trouver leur voie ?
Cette pensée fit naître en moi une étrange sensation oubliée depuis des lustres. La crainte. J'avais oublié tout sentiment humain. Je me souvenais vaguement avoir fui l'esclavage servile dans lequel j'étais prisonnier, et les tortures que j'avais subies durant des années avaient définitivement achevé de me faire perdre la raison. Je ne savais plus qui j'étais, où j'allais, ni même ce que je cherchais. Ma vie consistait, depuis un temps indéfini, à semer la mort. Je ne savais pas pourquoi... Telle était la nature d'un être privé d'âme et d'émotion.
Les rumeurs circulant sur moi prétendaient que j'attendais, tapi dans l'ombre, le passage d'une quelconque forme de vie dans ces forêts, afin de la réduire à néant. Ma réputation d'homme sans humanité et les mythes qui se créaient à partir de mes actes suscitaient chez les pauvres humains craignant la mort une peur enfouie, qui les pétrifiait littéralement. On m'avait ainsi donné le surnom de Catoblépas.
Mes mains devinrent moites et se crispèrent nerveusement sur la garde de mon épée. Je fis un pas hésitant dans le bois inconnu qui s'offrait à ma vue. Ce lieu déclenchait en moi une foule de souvenirs effacés et d'appréhensions. Un sourire pincé apparut sur mon visage atrocement mutilé, qui allait jusqu'à faire douter de ma condition d'être humain. Etais-je la proie ou le chasseur ? La seule chose que je savais, c'est que ma seule voie en ce monde résidait dans la mort et la désolation. | | |
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