L'embuscade

C’était un soir d’été comme tant d’autres, une nuit dégagée, la lune claire illuminait ce petit amas au milieu des bois. Une cinquantaine d’hommes, pas plus, avaient dressés un campement autour d’un feu. Cela aurait pu ressembler à une halte de marchands ordinaires si l’on ne se fiait qu’aux apparences. Une demi douzaine de roulottes réunies ensemble formait un cercle, à l’intérieur de celui-ci, un autre cercle de tente, et au centre, un feu plutôt important, avec ses couleurs rougeoyantes qui illuminaient le visage d’une poignée d’hommes. Ceux ci faisaient le guet pendant que les autres dormaient. Le seul problème que l’on pu constater, c’est que ces hommes étaient étrangement bien armés pour de simples marchands et en armure complète. Un groupe de mercenaires qui croyaient avoir franchis discrètement la frontière pour venir piller un petit village de mineurs et établir une reconnaissance des lieux.
Doucement mais sûrement, un petit groupe d’ombre s’approchait du campement comme des chats, silencieusement, mais avec une agilité étonnante. Une fois arrivé à une distance suffisante du camp pour ne pas se faire remarquer mais avoir un petit aperçu du campement, tout le monde s’arrêta.
Tout à coup, deux personnes partirent en quelques bonds dans les arbres, toujours très discret, l’un portais une tenue de Ronin, et l’autre une tenue en tissu noir moulante au corps. Le reste du groupe restais aux aguets, prêt à passer à l’attaque à tout moment. Après quelques minutes, les deux silhouettes revinrent quasiment en même temps. De suite, ils chuchotèrent avec les autres individus autour d’eux, ils étaient une vingtaine, tout au plus. En très peu de temps le camp était encerclé, et les vigils dans le campement n’avait rien vue.
Les 8 hommes auprès du feu du campement discutaient entre eux de leurs aventures, avec les femmes, leurs exploits de combat, leurs diverses richesses acquises et dépensées dans quoi, leur famille…CHTAC ! 8 flèches partirent presque en même temps et vinrent se planter dans les gorges des vigiles, ils tombèrent par terre agonisant silencieusement dans leur sang qui se vidait. Deux autres personnes tombèrent à leur tour des arbres, mais au lieu d’heurter le sol, ils étaient aussitôt amortis par deux des assaillants. La 1ère étape de l’opération semblait se dérouler correctement.
Au même moment un homme dû sortir (sans doute pour aller aux toilettes de sa roulotte) et vit les 8 corps autour du feu, maintenant inertes. Il prit une grande respiration pour crier l’alerte, mais ce fut sa dernière. Le Ronin du groupe des assaillants étaient arrivé derrière lui et avait déjà posé une main sur sa bouche et de l’autre, lui avait sectionné la trachée à l’aide d’une petite dague.
La 1ère étape du plan se déroulait a merveille, les cadavres avaient été mis sous les roulottes et tous étaient en face d’une d’entre elle sous forme de binômes (voir plus) près à y entrer et à tuer les occupants.
Un ange se trouvait près du feu, il semblait que les assassins attendaient son signal, et dès qu’il leva le bras, tous se précipitèrent dans les roulottes. Pendant les plusieurs minutes ou des cris de douleur ou d’agonie se faisait entendre de ci et de là dans les roulottes. L’ange était resté au même endroit, indifférent à ce qui se passait autour, la tête baissée et les yeux fermés.
D’un seul coup, un craquement de branche se fit entendre, et l’ange releva la tête précipitamment sa direction. Quelques hommes étaient déjà sortis des roulottes et à ce moment précis, ils se figèrent tous. En une fraction de seconde, tous se précipitèrent dans les bois sans un bruit pendant que l’ange faisait un bruit d’oiseau de nuit pour avertir les autres.
Un groupe d’une trentaine d’homme arriva aux abords du camp et au vu de l’endroit désert, ils sortirent leurs armes de leur fourreau et se tinrent sur leurs gardes. Ils arrivèrent à porté de vue des agresseurs et adoptèrent une formation groupée, boucliers entourant les hommes comme une carapace de tortue, et de façon à ce que l’on ne puisse que très difficilement les atteindre avec des tirs de flèches, même aux jambes. Tout à coup, un des assaillants sortit d’une des roulottes, sans doute n’avait-il pas entendu le signal. Au vu de cette masse armée, il n’eu que le temps d’ouvrir grand les yeux et se prit une lance dans le ventre.
Personne ne broncha dans le monde qui entourait le camp. Il fallait trouver une façon de stopper ces hommes avant que le jour se lève, sinon l’attaque serait plus difficile et plus meurtrière pour les assassins.
Une des personnes embusquée sortit tout à coup de la forêt et se mit à vue des soldats. La masse compacte restait près du feu et ne bougeait pas, évitant tout danger à s’exposer aux menaces ou ayant le doute d’une diversion. Cette silhouette se trouvant à une certaine distance des hommes, portait des vêtements sombres dont une veste avec une capuche baissée sur la tête. On entendait des chuchotements de la part de l’individu, mais quasiment inaudibles. Tout à coup le feu se mit à crépiter violemment et en une seconde le feu devint une boule compacte s’élevant dans les airs, et elle s’écrasa sur le groupe d’hommes sous les boucliers. Des hurlements de douleur se firent entendre et les guerriers qui étaient transformés en torches humaines se séparèrent les uns des autres et tentèrent diverses façons d’éteindre le feu qui les dévoraient. Les embusqués sortirent des bois et vinrent tuer les soldats d’un coup d’épée pour les moins enflammés des victimes du brasier. Le magicien s’écroula suite à cet effort.
« Je vois qu’il ne vaut mieux pas te contrarier ma chère, mais n’épuise pas ton énergie aussi vite, ça pourrais te coûter la vie si tu y est mal préparée… » Souffla l’ange après avoir récupéré la femme dans ses bras. Après un petit sourire qui montrait qu’elle puisait dans ses dernières forces pour faire ce rictus, elle s’évanouit.
Après cet événement tout le monde se mis à la tache pour nettoyer au plus vite l’endroit et ne laisser aucune trace du combat qui s’y était déroulé. En peu de temps les cadavres étaient ramassés et les roulottes étaient attelées pour pouvoir être emmenée par le groupe. En l’espace d’une heure, plus aucune trace de passage des deux parties n’était visible sur les lieux du combat. Les Teranians prirent la route vers leur ville pour se délester de leur butin.

Extrait des chroniques de Teran.